La mobilité des franciliens : des comportements très différents entre zone dense et zone rurale

15 décembre 2020ContactDounia Yassin

En 2017, le secteur des transports routiers est, derrière le secteur du bâtiment, le deuxième poste de consommations d’énergie et d’émissions de GES, avec respectivement 23% et 30% du bilan régional.

L’impact des transports routiers est d’autant plus fort sur ce bilan que la quasi-totalité des véhicules sont à ce jour encore thermiques, et reposent donc sur la combustion de produits pétroliers. Il s’agit donc d’un secteur où les leviers d’action restent importants pour contribuer à la baisse des émissions de GES.

Pour rappel, le SRCAE fixait pour objectif une baisse de 22% des émissions de GES du secteur entre 2005 et 2020. En 2017, cette baisse atteint 12% seulement par rapport à cette année de référence. La Région entend également tendre vers la sortie du diesel en 2025 pour Paris et la zone dense et en 2030 pour la grande couronne, et souhaite voir la fin de la motorisation thermique en 2030 pour Paris et la zone dense et entre 2030 et 2040 pour la grande couronne.

Les habitudes de mobilité des franciliens sont en effet très différentes selon que l’on se trouve en zone dense ou rurale, et cela apparaît clairement si l’on regarde l’évolution du bilan énergétique du secteur entre ces zones. Bien que depuis 2005 la baisse des émissions de GES des transports routiers soit de 12% à l’échelle régionale, ce bilan diffère grandement entre Paris, la petite couronne et la grande couronne :

  • Paris : -37% d’émissions de GES entre 2005 et 2017
  • Petite couronne : -22% d’émissions de GES entre 2005 et 2017
  • Grande couronne : -3% d’émissions de GES entre 2005 et 2017

Ces chiffres soulèvent plusieurs enjeux et explications, mis en avant par l’OMNIL notamment :

- À Paris et en zone dense :

  • Le système de transports en commun est très efficace et permet de limiter les déplacements motorisés ;
  • La densité favorise le recours aux modes actifs, comme la marche et le vélo ;
  • La baisse importante constatée est également la conséquence des politiques de réduction de la place de la voiture mises en place ces dernières années (moins de stationnement, coût plus élevé, moins de voies, etc.).

- En grande couronne :

  • Le nombre d’emplois en petite couronne a augmenté ces dernières années et généré un besoin de déplacement supplémentaire entre petite et grande couronne, qui n’a qu’en partie été comblé par une augmentation de l’offre en transports collectifs ;
  • L’évolution démographique (davantage de jeunes enfants et de personnes âgées) a changé les besoins de déplacement : il en découle donc une diminution de la mobilité individuelle moyenne ;
  • Certains habitants n’ont toujours d’autres choix que d’utiliser leur voiture pour leurs déplacements.

Afin de s’adapter au mieux aux spécificités territoriales en termes de démographie, d’emploi, et des comportements de mobilité, et pour tendre vers l’atteinte des objectifs fixés, un nécessaire équilibre est à trouver entre une offre de transports en commun adaptée et pertinente, un développement des mobilités actives et sobres, et une décarbonation des mobilités.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur le bilan énergie/GES des transports routiers, le ROSE propose maintenant, en plus de l’approche réglementaire (approche cadastrale), une approche complémentaire (approche responsabilité) permettant d’identifier plus finement l’origine et la destination des déplacements (voir notre article à ce sujet). Un atlas cartographique dédié, présentant ces différentes approches, est disponible sur la plateforme Energif du ROSE.

Pour rappel, l’ensemble des données énergie-climat franciliennes, fruits du travail partenarial du ROSE, sont disponibles à travers son outil dédié : ENERGIF. Il est également possible d’obtenir des données complémentaires territorialisées, ainsi qu’un accompagnement personnalisé, en se rapprochant de l’AREC.