L’AREC mobilisée pour aider les élus locaux franciliens à mieux accompagner la rénovation énergétique des copropriétés sur leurs territoires

4 avril 2023  Franziska Barnhusen

Depuis novembre 2021, l’AREC fait le tour de l’Île-de-France pour aller à la rencontre des élus locaux et travailler avec eux sur les leviers d’action à leur disposition pour encourager des projets de rénovation énergétique en copropriété.

Cette action, financée dans le cadre du programme national de certificats d’économies d’énergie Rénovons Collectif porté par Île-de-France Énergies, a été déclinée sur huit territoires franciliens, avec, pour chaque cas, des enjeux locaux de parcs immobiliers très divers (tailles des copropriétés, moyens financiers des ménages et contraintes architecturales du bâti...).

 Des échanges ont pu être organisés avec les élus des territoires de : Plaine Vallée (95), Paris, Paris Terres d’Envol (93), Paris-Saclay (91), Cergy-Pontoise (95), Roissy-Pays-de-France (95/77), Paris Vallée de la Marne (77) et du Pays de Fontainebleau (77), avec des groupes d’une dizaine à une vingtaine d’élus par atelier.

Découvrir le retour d’expérience d’un atelier organisé par l’AREC avec le Conseil départemental du Val-d’Oise pour les élus de Cergy-Pontoise et Roissy-Pays-de-France

Ces ateliers sont conçus autour d'apports d’informations sur le cadre règlementaire et les financements disponibles, de partages d’expérience et des temps interactifs permettant aux élus de formuler les obstacles auxquels ils font face (communication et accompagnements plus adaptés à la copropriété..).

La rénovation énergétique encore souvent perçue comme « un parcours du combattant ».  

Dans le contexte de l’augmentation des coûts de l’énergie, les élus expriment une préoccupation croissante pour l’enjeu de la rénovation thermique des logements. Celle-ci constitue par ailleurs un axe important dans la majorité des Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux, car identifiée comme un levier clé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des territoires franciliens. La volonté d’agir et d’accompagner les habitants existe, mais beaucoup d’élus locaux ne se sentent pas suffisamment outillés pour convaincre les copropriétaires, notamment de la faisabilité d’un projet global de travaux. La rénovation énergétique est encore souvent perçue comme « un parcours du combattant ».  

Le principal frein évoqué par les élus concerne le financement des travaux et le reste à charge (après versement des aides) jugé trop élevé pour beaucoup de ménages franciliens. Un certain nombre de collectivités franciliennes proposent déjà des aides complémentaires aux aides nationales dans le cadre d’opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) ou de Programmes d’intérêt général (PIG), mais la contrainte des moyens financiers disponibles à l’échelle de la collectivité constitue un frein majeur pour dimensionner ces dispositifs à la hauteur du défi.

Des points d'amélioration et leviers bien identifiés par les élus

D’autres sujets d’inquiétude sont également évoqués régulièrement, comme les contraintes urbanistiques et architecturales très présentes sur certains territoires franciliens empêchant notamment l’isolation thermique par l’extérieur, ainsi que la lutte contre des opérateurs malveillants et frauduleux du secteur de la rénovation (pesant sur la confiance des habitants vis à vis des dispositifs publics). Ils pointent aussi le manque de formation sur la rénovation énergétique des gestionnaires de copropriété qui peuvent rencontrer des difficultés à accompagner les copropriétaires dans le choix des entreprises, la mobilisation des aides et la sélection du scénario de travaux le plus adapté à l’immeuble. La formation des syndics fait partie des axes financés par le programme Rénovons Collectif.

Afin de pouvoir avancer sur le sujet de la rénovation énergétique les élus locaux franciliens soulignent leur besoin de disposer d’éléments de langage ou d’argumentaires permettant de communiquer sur les obligations légales des copropriétaires ainsi que sur les dispositifs publics dont ils peuvent bénéficier. L’accompagnement proposé par les conseillers FranceRénov’ sur les territoires et jugé d’une grande utilité par les élus, mais ces acteurs restent encore insuffisamment connus par le grand public.

L'importance du rôle de l'élu local

Ce qui ressort est l’importance de la mairie comme relai d’information et comme tiers de confiance clairement identifié par les habitants. Elle peut ainsi les orienter vers les dispositifs d’aide et d’accompagnement portés aux niveaux intercommunal ou départemental qui bénéficient généralement d’une moindre visibilité.  Les élus locaux ont donc un rôle clé à jouer afin de porter la parole de la rénovation énergétique.

  Jeanne Schelle