L'autoconsommation photovoltaïque, une pratique en plein développement

 20 juin 2022 |  Narjis Mimouni

Dans un contexte de renouveau des projets solaires, l’autoconsommation photovoltaïque connaît un fort regain d’intérêt, notamment depuis les évolutions réglementaires d’octobre 2021.
Pour mieux comprendre ce modèle, il est nécessaire de revenir sur les notions principales de l’autoconsommation (individuelle, collective...), les différentes approches et ce qui les distingue.

La production d’énergie renouvelable photovoltaïque a la particularité de convenir à plusieurs modes d’exploitation.
Selon la dimension de l’installation, l’énergie produite peut s’intégrer dans un projet à plusieurs enjeux. Ainsi une production d’électricité renouvelable peut être dimensionnée de manière à répondre à une consommation du site. Dans ce cas de figure, l’autoconsommation prend tout son sens. Le projet d’autoconsommation sera alors défini selon la quantité d’énergie consommée et le nombre de consommateurs.

L’autoconsommation, individuelle, à l’origine, est définie dans le code de l’énergie à l’article L.315-1 comme « le fait, pour un producteur de consommer lui-même sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son installation ».
Elle s’ouvre depuis 2016 à de nouveaux modèles collectifs et connaît un fort engouement auprès des acteurs de la transition énergétique comme de la population.

Pour mieux comprendre ce modèle, il est nécessaire de revenir sur des notions comme le taux d’autoconsommation, le taux d’autoproduction, ou encore la différence entre autoconsommation totale ou avec revente du surplus :

  • Le taux d’autoconsommation donne le pourcentage de la production directement consommée par rapport à la production totale. Il s’agit donc d’un ratio qui permet d’identifier la part de la production qui est consommée sur le site. Plus le taux d’autoconsommation est élevé, moins l’électricité produite localement est injectée dans le réseau.
  • Le taux d’autoproduction donne le pourcentage de la consommation localement produite par rapport cette fois à la consommation totale. Il s’agit donc d’un ratio qui permet d’identifier la part de la consommation du site couverte par la production photovoltaïque locale. Plus le taux d’autoproduction est élevé, moins le consommateur aura besoin de soutirer de l’énergie au réseau.

Ainsi on peut consommer 100% de l’énergie localement produite (taux d’autoconsommation) et ne couvrir qu’une infime partie des besoins (taux d’autoproduction). L’inverse est plus rare cela signifierait que l’installation est soit surdimensionnée ou que son objectif premier est la production d’énergie renouvelable à destination du réseau.
Dans un projet d’autoconsommation, l’idéal est de tendre vers une maximisation de ces deux indicateurs, taux d’autoconsommation et taux d’autoproduction.

Sur le plan économique, trois modèles de projets se dégagent : autoconsommation totale, avec revente du surplus et collective.

Les installations photovoltaïques peuvent bénéficier d'un tarif d’achat jusqu’à de 500 kWc de puissance installée.

  • Dans le cas de l’autoconsommation, deux solutions sont possibles soit l’autoconsommation de toute l’énergie produite, soit l’autoconsommation d’une partie de la production avec le bénéfice d’un tarif d’achat appliqué à l’électricité injectée au réseau.
  • Dans le cadre des contrats d’obligation d’achat, tout producteur éligible à un tarif d’achat peut choisir l’option de la vente du surplus. Ce modèle permet un compromis entre l’autoconsommation totale et la vente en totalité dans laquelle toute la production est injectée sur le réseau et rémunérée au tarif d’achat.
  • L’autoconsommation est collective lorsque les producteurs ou les consommateurs finaux sont multiples. La législation apporte des précisions permettant d'encadrer ce modèle progressivement :

Le décret du 28 avril 2017 a précisé l’encadrement de l’autoconsommation collective.

La loi PACTE du 22 mai 2019 a élargi le périmètre de l’autoconsommation collective.

La loi Énergie-Climat du 9 novembre 2019 introduit la notion d’autoconsommation collective étendue.

Loi Climat & Résilience du 22 août 2021, les communautés d’énergie peuvent devenir personnes morales organisatrices (PMO).

Entre autoconsommation individuelle et autoconsommation collective, les logiques sont différentes.

Si l’autoconsommation individuelle participe au développement des énergies renouvelables et peut inciter à des actions d’efficacité énergétique, l’autoconsommation collective intègre une dimension sociale.
Les projets d’autoconsommation collective peuvent aller jusqu’à créer des solidarités entre citoyens et/ou entreprises sur les territoires en mettant en opération des circuits courts de production et de consommation d’électricité (cf. Projet de la RIVP avec don d’énergie à des logements sociaux). Elles peuvent constituer un socle au développement de communautés d’énergies renouvelables et de communautés énergétiques citoyennes.

Face aux demandes croissantes concernant l’autoconsommation collective, le gestionnaire de réseaux de distribution Enedis intègre dans ses éléments techniques de référence une documentation spécifique adaptée aux opérations d'autoconsommation collectives. Des informations sont mises à disposition telles que le modèle de convention et les modalités transitoires de traitement et de mise en œuvre (Enedis - J'ai un projet d'autoconsommation collective).

L’autoconsommation qu’elle soit individuelle ou collective, peut être une composante dans le cadre de projet croisant plusieurs enjeux. Il peut être pertinent de compléter les actions d’efficacité énergétique en autoconsommant une énergie photovoltaïque locale. Pour les collectivités notamment, l’autoconsommation est une solution pour mettre en œuvre à l’échelle de leur patrimoine la transition énergétique et mobiliser les acteurs de leur territoire dans cette démarche. L’autoconsommation peut également être partie intégrante d’un projet d’installation d’infrastructure de recharge pour véhicule électrique.

Les possibilités, les multiples consommateurs et producteurs que ces projets impliquent, ouvrent des perspectives.

Le développement de ce modèle est amené à s'accélérer dans les prochaines années, d’autant qu’il est soutenu par un contexte favorable.
Voir le replay du webinaire "Autoconsommation photovoltaïque, quelle place en Île-de-France ?"

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