Mettre en place une politique de sobriété énergétique dans ma collectivité

Étape 1 : découvrir la sobriété

10 septembre 2020ContactMarie-Laure Falque Masset

L’AREC a initié fin 2019 un cycle d’ateliers sur la sobriété énergétique qui a pour but de contribuer à faire émerger des projets de sobriété énergétique dans les territoires franciliens. Parallèlement, nous démarrons ce mois-ci une série d’articles pour amener les collectivités franciliennes à s’intéresser à ce sujet, à développer des réflexions en interne et initier des actions. 

Rappelons en effet qu’une politique de transition énergétique n’a de sens qu’en engageant des efforts conséquents de réduction des consommations énergétiques, permettant de nombreux bénéfices, économiques, sociaux et environnementaux.

Pourquoi la sobriété énergétique ?

La sobriété énergétique est une démarche qui vise à réduire les consommations d’énergie par des changements de comportement, de mode de vie et d’organisation collective (moindre usage de la voiture, alimentation plus locale et de meilleure qualité, etc.).

La sobriété énergétique est donc définie par ce qui relève de choix de vie et donc du comportemental, se différenciant ainsi de l’efficacité énergétique qui fait appel exclusivement à des technologies permettant de réduire les consommations d’énergie à l’échelle d’un objet ou d’un système donné (véhicule moins consommateur, bâtiment rénové, etc.).

Pour mémoire, c’est le premier pilier de la transition énergétique du scénario négaWatt et c’est un axe important d’une politique de transition énergétique dans les territoires.

Quels bénéfices pour la collectivité ?

En effet, engager des actions sur la priorisation et la diminution des besoins permet d’identifier et de mener dans un deuxième temps des actions d’efficacité énergétique qui se feront à moindre coût. Et c’est déjà lors de cette première étape de sobriété qu’apparaissent de nombreux bénéfices économiques, sociaux et environnementaux tant pour la collectivité que pour les acteurs de son territoire :

Concrètement, comment agir ?

La sobriété énergétique ne concerne pas que le consommateur final, elle se trouve à tous les niveaux : prioriser les besoins revient à moins produire et à produire mieux, à devenir acteur de sa consommation d’énergie et donc à diminuer la facture énergétique et environnementale.

La sobriété est donc transversale : elle ne s’arrête pas à la baisse de la consommation de chauffage ou de carburant par exemple mais elle peut s’appliquer à tous les domaines : l’alimentation, les loisirs, le travail, l’habillement, etc. et à toutes les activités.

La collectivité, que ce soit la commune ou les niveaux supra, est l’acteur incontournable de la sobriété, que ce soit pour mettre en œuvre des projets sur son patrimoine ou dans son territoire.

Elle dispose de plusieurs catégories de leviers d’action :

  • Informer
  • Mobiliser
  • Cadrer
  • Inciter
  • Récompenser

En voici quelques exemples qui seront développés dans les prochains mois sur notre site.

Informer / sensibiliser :

  • Articles sur les éco-gestes dans le journal municipal,
  • Démonstration sur un stand d’information lors des journées des associations,
  • Organisation de conférences,
  • Mise en place d’appartements pédagogiques (exemple 1, exemple 2)

Mobiliser :

Cadrer

  • Au sein des administrations : instaurer un quota d’impression par personne, imposer le recto/verso
  • Dans la commune : baisse du nombre de points lumineux, baisse de la durée d’utilisation ou extinction nocturne de l’éclairage public

Inciter

  • Proposer des stratégies coopératives : partage des équipements numériques, solutions d’autopartage, espaces de co-working, formations à l’éco-conduite, créer des repair cafés, mutualiser les équipements communaux
  • Aménager l’espace public : développer les espaces piétons et cyclables, matériaux ne stockant pas ou peu la chaleur dans les villes pour réduire le recours à la climatisation
  • Créer les conditions pour lutter contre le gaspillage : produits locaux à la cantine, vaisselle réutilisable, carafes

Récompenser

  • Organiser des concours comme les Familles à énergie positive
  • Mettre en place des compétitions entre services pour consommer moins de papier, moins de carburant, de chauffage, etc.

La collectivité peut démarrer des réflexions en interne. Elle peut également demander un appui dans la définition d’un programme d’actions et dans leur mise en œuvre à des acteurs comme les agences locales de l’énergie et du climat (ALEC). En Île-de-France, les ALEC sont regroupées au sein du réseau ACTIFS animé par l’AREC.

Toutes les coordonnées des ALEC 

Nous vous donnons rendez-vous le mois prochain pour une deuxième étape avec des retours d’expériences détaillés sur ces différentes actions.