Bilan de fonctionnement 2022 des chaufferies biomasse collectives et industrielles en Île-de-France

Rapport d'enquête

15 novembre 2023AREC îdF

Afin de suivre et d’accompagner le développement régional de la filière des chaufferies biomasse collectives et industrielles, les services de l’État (DRIEAT, DRIAAF), la Région Île-de-France, la Direction régionale de l’ADEME, Fibois Île-de-France et L’Institut Paris Region (AREC) pilotent une enquête régionale mutualisée qui permet de remonter des données réelles homogènes et objectives. Ce rapport présente sous différentes formes (cartographie, tableaux et graphiques) les principaux indicateurs de la filière francilienne en 2022 issus de cette enquête.

Les chiffres clefs 2022 :

  • 134 chaufferies biomasse en fonctionnement, 11 à l’arrêt provisoire et 18 en projet (3 en cours de construction et 15 à l’étude)
  • 433 000 tonnes de biomasse consommée (-10% par rapport à 2022), dont 51% transformé en Île-de-France
  • 1,34 térawatt-heure (TWh) de production de chaleur renouvelable, dont 97% assuré par les chaufferies biomasse d’une puissance supérieure à 1 mégawatt (MW) qui représentent un tiers du parc francilien
  • 558 MW de puissance biomasse totale installée, dont 58% en Seine-Saint-Denis (93), et en particulier 41% concentrée sur la commune de Saint-Ouen-sur-Seine
  • 63 % de la chaleur renouvelable produite par les chaufferies biomasse est utilisée pour un usage résidentiel, 32 % pour un usage dans le secteur tertiaire et 5% pour l’industrie.

Les récentes baisses de production de chaleur issues de la biomasse ne sont pas spécifiques à la filière : c’est l’ensemble de la livraison de chaleur par les réseaux de chaleur qui s’est vu diminuer en 2022. Cela s’explique par le conflit Ukraine-Russie qui a engendré une hausse des coûts des énergies en 2022. Face à cette conjoncture, les consommateurs de chaleur ont dû faire face à des ajustements importants. Les baisses de consommation sont devenues inévitables, incitant les utilisateurs à adopter des comportements plus sobres. Les consignes de chauffage ont été revues à la baisse, les efforts de sobriété énergétique se multiplient, des ajustements dans les dates d'ouverture et de fermeture des systèmes de chauffage collectif ont, par exemple, été mis en place. Il se peut que certains utilisateurs de chaleur, tels que les exploitants de piscines collectives ou les industriels, aient été contraints de suspendre temporairement leurs activités en raison du coût élevé de l'énergie. Ainsi, les baisses de consommation de chaleur ont entraîné des réductions de production, les filières de chaleur biomasse, gaz et fioul ont connu des baisses en île-de-France, tandis que la géothermie, fonctionnant en base, est demeurée stable.

Un quart des chaufferies biomasse franciliennes est raccordé à des réseaux de chaleur en zone urbaine dense. Le reste du parc correspond à des installations dédiées, surtout en zone périurbaine et rurale (bâtiments communaux, résidences, procédé industriel pour la fabrication de produits cosmétiques, la transformation du bois, etc.). La répartition géographique des puissances biomasse installées coïncide aux densités de population sur le territoire francilien, avec en moyenne une cinquantaine de kilowatts pour 1 000 habitants.


Carte en plein écran

Les trois quarts des chaufferies biomasse franciliennes sont portés par des collectivités locales et assimilées ou par des établissements publics (communes, établissements publics de coopération intercommunale, départements, syndicats, offices publics de l’habitat, hôpitaux, etc.). Ces installations, qui correspondent à 95 % de la puissance totale du parc de chaufferies biomasse, assurent le chauffage de bâtiments publics (écoles, équipements sportifs et culturels, logements sociaux, centres techniques, etc.) ou de bâtiments résidentiels et tertiaires, via un réseau de chaleur communal ou intercommunal. Le quart d’installations restant correspond à des chaufferies biomasse sous maîtrise d’ouvrage privée (industriel, exploitation agricole, bailleur, etc.).

Une forte accélération du nombre de mises en service a été observée entre 2011 et 2017, avec un pic de 18 mises en service en 2015, qui s’explique notamment par un soutien financier institutionnel (subventions du Conseil Régional d’Île-de-France, Fonds Chaleur de l’ADEME, dispositif Territoire à énergie positive pour la croissance verte – TEPCV – du ministère de la Transition écologique et solidaire, etc.). Le développement récent du parc de chaufferies biomasse s’opère désormais sur un rythme plus modéré. Le développement se fera avant tout pour des petites chaufferies dédiées à des bâtiments lors de remplacement de chaudières collectives gaz ou fioul notamment.

 

VOIR AUSSI

● Production des chaufferies biomasse par commune

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Énergies renouvelables et de récupération | Bois énergie

Études apparentées