La sobriété énergétique : un élément clé des stratégies bas carbone

23 janvier 2023

La sobriété énergétique est une démarche qui vise à réduire les consommations d’énergie par des changements de comportement, de mode de vie et d’organisation collective, volontaires et organisés. La sobriété énergétique consiste tout d’abord à nous interroger sur nos besoins puis à adapter nos usages à ces besoins. C’est bien le premier pilier de la transition énergétique avant l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.


La sobriété est un moyen et non une fin. Elle permet de réduire la consommation d’énergie et de ressources par des changements de comportement et non par l’achat d’équipements plus efficaces. Elle repose sur des choix et n’est pas de la frugalité ou de la précarité : elle suppose la réduction de l’impact de la consommation.

À CONDITION DE LA RENDRE DÉSIRABLE

La sobriété souffre de nombreux préjugés en grande partie dus à sa méconnaissance ou à une confiance trop importante dans la technologie.
Or engager une démarche de sobriété est facteur d’inoovation sociale et repose sur la réflexion et des choix.
Elle est multithématique et porteuse de valeurs. Mettre en récit le territoire, organiser la concertation pour coconstruire et entretenir une dynamique collective permettra d’imaginer une sobriété désirable, juste, choisie et innovante.

SOBRIÉTÉ DIMENSIONNELLE

SOBRIÉTÉ D’USAGE

 

SOBRIÉTÉ COLLABORATIVE

SOBRIÉTÉ STRUCTURELLE

LA SOBRIÉTÉ, UN ENJEU GLOBAL ET LOCAL…

Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la sobriété est un levier d’action important, au même titre que les énergies décarbonées ou que l’efficacité énergétique et à l’instar des travaux de négaWatt, elle est au coeur des récents rapports et scénarios de l’AIE - Agence Internationale de l’Energie, de l’ADEME (Transition(s) 2050) et de RTE (Futurs énergétiques 2050). Pour sa part, le GIEC estime que la sobriété peut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici 2050.
Par exemple, l’AIE propose 10 mesures pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles et qui permettraient d’économiser 2,7 millions de barils de pétrole par jour. La plupart repose sur la sobriété : réduire la vitesse sur autoroute, télétravailler trois jours par semaine quand c’est possible, encourager les mobilités douces, développer le covoiturage et l’autopartage, améliorer le fret routier via l’écoconduite et des chargements optimisés, privilégier le train à l’avion.

… QUI S’APPLIQUE À TOUS LES SECTEURS

La sobriété est transversale à tous les secteurs et à tous les domaines puisque l’énergie est présente depuis la conception jusqu’à l’usage : bâtiments, mobilité, alimentation, énergie, eau, gestion des déchets, biens et services, agriculture, industrie, loisirs, travail, éducation, numérique, tourisme, etc. En voici quelques exemples :

LES COLLECTIVITÉS, UN ACTEUR INCONTOURNABLE

Les collectivités avec leurs différents niveaux de compétences possèdent de puissants leviers d’actions pour favoriser ou mettre en place des actions de sobriété, tant au niveau individuel que collectif.
C’est notamment à travers leurs plans climat (PCAET) qu’elles peuvent planifier et mettre en action la sobriété en mobilisant à la fois le territoire et en interne. En interne, en formant élus et agents et en mettant en place des plans locaux de sobriété. Sur le territoire, en faisant preuve d’exemplarité et en sensibilisant et formant entreprises et citoyens et en développant des plans d’actions.
À l’heure du plan national de sobriété qui vise à une réduction de 10 % la consommation d’énergie sur les deux prochaines années par rapport à 2019, l’ensemble des acteurs publics et privés sont invités à construire des plans d’actions. L’occasion pour les collectivités d’élaborer des plans de sobriété systémiques en plusieurs axes : aménager, réglementer, développer des approches collectives, financer et communiquer.
Au niveau francilien, la stratégie régionale énergie climat, puis la COP régionale ont défini une région ZAN, ZEN et circulaire dans laquelle s’inscrivent les démarches de sobriété.

LA FABRIQUE FRANCILIENNE DES SOBRIÉTÉS

L’AREC a lancé en 2019 une série d’ateliers visant à mener un travail d’appropriation et de définition du concept de sobriété mais aussi des objectifs et des moyens associés, de repérage des bonnes pratiques et d’identification de propositions d’actions à destination des acteurs franciliens. Ces ateliers sur la sobriété énergétique avaient pour but d’imaginer ensemble une sobriété choisie, juste, collective et innovante pour l’Île-de-France, et ont donné naissance en 2022 à la Fabrique francilienne de la sobriété. Lieu d’échanges et de coconstruction, elle permet de répondre à plusieurs objectifs : poursuivre les échanges en format atelier, enrichir le repérage des initiatives de sobriété en Île-de-France, France, Europe, et dans le monde et réaliser une cartographie de la sobriété en Île-de-France.
L’AREC a également engagé des travaux sur les imaginaires positifs de la sobriété énergétique afin de pouvoir proposer un accompagnement et des outils aux collectivités pour les aider à construire leur propre récit et à développer des projets de sobriété en interne et sur leur territoire.

 

Pour en savoir plus sur les travaux de l’AREC : 

 

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Sobriété énergétique | Concept et enjeux | Solutions et pratiques