La station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable H2 Créteil a été officiellement inaugurée le 23 septembre à Créteil, au croisement de l'A86 et de la N6, dans le Val-de-Marne, en Île-de-France. Il s’agit de la première station en France directement raccordée à une Unité de Valorisation Énergétique (UVE). 

La cérémonie s’est tenue en présence d’Axel Urgin, président du SMITDUVM, de Thierry Hebbrecht, Conseiller régional d'Île-de-France, de Laurent Cathala, maire de Créteil, de Jacques J.P. Martin, président du SIPPEREC, ainsi que de Florence Crocheton-Boyer, présidente de SIPEnR aux côtés de nombreux autres partenaires et représentants institutionnels. 

Un projet collectif, au croisement du public et du privé 

Le projet a été initié en 2017 dans le cadre du renouvellement de l’offre de SUEZ pour l’exploitation de l’UVE de Créteil. En 2020, la société H2 Créteil a été créée pour porter le projet, réunissant SUEZ et SIPEnR, filiale publique du SIPPEREC. En 2023, la Banque des Territoires a rejoint le capital (20 %), aux côtés de SUEZ (41 %) et de SIPEnR (39 %). 

Cette gouvernance illustre la coopération entre acteurs publics et privés pour développer une filière hydrogène locale. Les travaux, lancés en 2024, ont abouti 18 mois plus tard à la mise en service d’une infrastructure désormais opérationnelle. 

Production locale et mobilité urbaine décarbonée 

La particularité d’H2 Créteil réside dans son raccordement direct à l’UVE, qui fournit l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’électrolyseur Nel Hydrogen d’une puissance de 2,6 MW. Ce dispositif valorise une ressource locale issue des déchets ménagers de 19 communes et la transforme en hydrogène renouvelable, au service d’une mobilité intensive décarbonée. 

La station a une capacité de production d’une tonne d’hydrogène par jour, soit l’équivalent du ravitaillement quotidien de 500 taxis à hydrogène. 

Dès le mois d’octobre, la station alimentera 17 bus d’Île-de-France Mobilités opérés par la RATP sur la ligne 103, ainsi que deux bennes à ordures ménagères de l’EPT Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA), tout en restant ouverte à d’autres usages pour permettre aux entreprises et collectivités de se recharger en hydrogène. 

L’exploitation de la station permettra d’éviter environ 1 500 tonnes de CO₂ par an, renforçant ainsi son rôle dans la transition énergétique du territoire. 

Outre les usages de mobilité initialement prévus, l’hydrogène produit pourrait également être utilisé pour d’autres applications de transport ou industrielles, permettant ainsi d’élargir le spectre des usages de ce vecteur énergétique bas carbone. 

Soutien institutionnel et financement 

La station a bénéficié d’un soutien financier combiné de plusieurs partenaires : l’ADEME à hauteur de 1,1 M€, la Région Île-de-France pour 1,7 M€, ainsi que la Banque des Territoires qui a investi 3 M€ via le mécanisme européen AFIF. Ces contributions, complétées par l’investissement des partenaires industriels, ont permis la concrétisation d’une infrastructure structurante pour la filière hydrogène, à l’échelle régionale et nationale.