Faire face aux canicules sur les territoires franciliens

Visite de Sense City - 8 juillet 2022 - Université Gustave Eiffel

En France, l’été 2022 aura été marqué par quatre vagues de chaleur successives. Au fil des années, ces épisodes caniculaires se font plus fréquents, plus intenses et plus précoces (à l’image de la canicule de juin 2019). Pour l’Île-de-France, il s’agit d’un enjeu fort pour les années à venir (un Francilien sur deux vit dans un îlot avec effet de chaleur). Ces événements climatiques touchent directement la santé des Franciliens (rappelons que la canicule de 2003 a généré 5 000 décès en excès à l’échelle régionale.), affectent les conditions de travail (notamment pour les travailleurs exposés) et plus globalement ont un impact sur l’activité économique, les infrastructures de transport, les réseaux d’énergie... À savoir enfin que les effets d’une vague de chaleur sont systémiques et participent à l’accentuation du phénomène de sécheresse dont les répétitions, années après années, fragilisent les écosystèmes.

Le 8 juillet, l’AREC, en partenariat avec l’ADEME Île-de-France et l’Université Gustave Eiffel, a organisé une visite de site dédiée aux canicules et aux vagues de chaleur et notamment de l'équipement de recherche et de simulation climatique "Sense City".

La matinée a permis de poser le cadre et de préciser les enjeux avec les interventions d’Erwan Cordeau de L’Institut Paris Region et Karine Laadi de Santé Publique France : la canicule est l’expression la plus sévère d’une vague de chaleur et fait l’objet d’une vigilance spécifique et d’un suivi des températures de jour comme de nuit.

LORS DES CANICULES, Un Francilien sur deux vit dans un îlot de chaleur URBAIN.

Il a été rappelé que : « Tout le monde est vulnérable face à une vague de chaleur » (coups de chaleur, déshydratation…). Et parmi les effets aggravants, les questions de la chaleur en ville et de l’îlot de chaleur urbain ont été détaillées : « lors des canicules, un Francilien sur deux vit dans un îlot de chaleur urbain ».

Les différents intervenants ont ensuite présenté leurs pistes et solutions locales, ainsi que leurs réflexions et perspectives :

  • L’importance de l’exercice de planification ou comment diffuser les enjeux climatiques dans les politiques de la collectivité et auprès des acteurs territoriaux à l’aide du Plan Climat Air Énergie Territorial – PCAET.
    Le PCAET de l’Agglomération de Paris Vallée de la Marne, adopté en 2021, porte ainsi les grandes orientations air énergie climat et permet de faire les liens avec le Plan Local de l’Habitat – PLH (l’objectif de performance énergétique de l’habitat a été repris dans le PLH),
  • La nature en ville, les actions de désimperméabilisation, la plantation d’arbres pour augmenter les fonctions de rafraîchissement.
    Ces typologies d’actions sont développées dans le cadre du plan « Chelles Nature 2030 »,
  • Les leviers liés à l’aménagement : l’exemple du retour d’expériences de l’écoquartier Clichy-Batignolles présenté Paris & Métropole Aménagement (confort d’été, place de l’eau, cahier de prescription environnementale…),
  • Le potentiel des solutions fondées sur la nature, solutions aux nombreux co-bénéfices (environnementaux, sociaux et économiques), telles qu’illustrées par l’ARB Île-de-France.

Sense City, une chambre climatique qui permet aux chercheurs de "faire la pluie et le beau temps" à l'échelle d'une "mini-ville"

Les solutions existent dans différents registres. Le monde de la recherche aide à leur formalisation en menant différents travaux et expérimentations comme celles permises par l’équipement Sense City. Au cours de la visite, les chercheurs de l’Université Gustave Eiffel ont présenté cet équipement constitué d’une chambre climatique et de deux petits quartiers (ou "mini-ville"). Chacun de ces espaces comporte ses spécificités.
La Mini-Ville 1 intègre un sur-sol composé d’un bâtiment d’un étage (R+1), de deux maisons et infrastructures associées, et d’un sous-sol.
La Mini-Ville 2 est composée d’une rue canyon, d’un alignement d’arbres classique, d’un alignement d’arbres de pluie, d’un jardin d’eau, d’un cycle de rue et d’un bâtiment en terre crue. Chaque espace est équipé d’une multitude de capteurs.

La chambre climatique, amovible, permet de recouvrir au besoin l’une des deux Mini-Villes. Il est ainsi possible pour les chercheurs de mener des expérimentations à l’air libre ou dans des conditions contrôlées, sur des périodes déterminées. En effet, la chambre climatique permet de créer de la pluie ou du soleil à la demande, avec la possibilité de créer des conditions climatiques extrêmes tant au niveau des températures (- 10 °C à +40°C) que sur le taux d’humidité (30 à 90 %).

Cet équipement permet l’étude des composants urbains, des caractéristiques des isolants, du fonctionnement d’une rue canyon…au regard des conditions climatiques auxquelles ils sont testés.

Parmi les expérimentations menées par Sense City, citons : l’étude de diagnostic thermique d’un bâtiment ; l’efficacité d’un banc rafraichissant, la durabilité et les performances d’une construction en terre crue, l’étude de la rue canyon…

Rappel du programme

Les enjeux associés aux vagues de chaleur en Île-de-France

Erwan Cordeau, Chargé d'études Climat Air Énergie, L'Institut Paris Region

Karine Laadi, Chargée de projet climat et santé, Santé Publique France


Visite de Sense City

Équipe de chercheurs de l’Université Gustave Eiffel


Table ronde : « Quelles solutions associées pour faire face aux vagues de chaleur ? »

Tristan Lantenois, Chef de projet PCAET, Communauté d’Agglomération de Paris Vallée de la Marne

Daniel Da Graca, Directeur des espaces publics – Ville de Chelles

Ghislain Mercier, Responsable ville durable et nouveaux services, Paris & Métropole aménagement

Guillaume Perrin, Chef adjoint du département énergie, Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR)

Gabrielle Huart, Animatrice régionale Île-de-France - Life intégré ARTISAN, Agence régionale de la biodiversité

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