Développement des énergies renouvelables et de récupération dans le Val-d’Oise
Le développement de la production d’énergies renouvelables et de récupération est un enjeu fort des politiques européennes, nationales et régionales. Des objectifs ambitieux ont été fixés sur les plans européens et nationaux et, un peu partout, des dynamiques de territoires et des projets d’installation voient le jour.
Dans ce contexte, le Département du Val d’Oise, désireux de disposer d'une meilleure connaissance des énergies renouvelables et de récupération sur son territoire en vue de construire une stratégie de développement, a sollicité l’AREC pour l’accompagner.
Cette étude dresse un état des lieux des installations existantes et en projet, analyse l’écosystème d’acteurs et de démarches territoriales. Les potentiels de développement ont été analysés sur l’ensemble des filières énergétiques : électricité (solaire, éolien, hydraulique), chaleur (géothermie profonde et de surface, bois-énergie, chaleur fatale, réseaux de chaleur), gaz (méthanisation, hydrogène, nouvelles filières).
Le territoire apparaît relativement peu doté d’installations de production d’énergie renouvelable. Les principales filières de production sont le bois-énergie et la valorisation énergétique des déchets, avec trois incinérateurs en particulier. La production totale d’énergie renouvelable et de récupération, toutes filières confondues, représente 8,4 % des consommations énergétiques du territoire (1,6 TWh de production d’énergie renouvelable et de récupération toutes filières confondues en 2021 pour 18,5 TWh de consommation d’énergie à climat réel en 2019). Le territoire importe ainsi plus de 90 % de son énergie (pétrole, gaz, électricité, bois).
Le département du Val-d’Oise présente un patrimoine bâti et naturel riche et remarquable, qu’il convient de préserver et de protéger. Des enjeux forts patrimoniaux, paysagers et relatifs à la biodiversité peuvent contraindre, selon les acteurs interrogés, le développement des énergies renouvelables et de récupération. Toutes ne présentent pas les mêmes impacts fonciers et paysagers.
Il est recensé près d’une quarantaine de projets de nouvelles installations (ou d’extensions d’installations existantes), en particulier sur la filière solaire photovoltaïque (toitures, ombrières, centrales au sol). Des nouvelles installations sur les filières bois-énergie, géothermie profonde et de surface, gaz renouvelable ou encore hydrogène permettent de diversifier les productions énergétiques en répondant aux besoins du territoire. Des installations innovantes ou des projets (énergie fatale, réseau de chaleur 100 % EnR&R, méthanation, boucle locale hydrogène, etc.) illustrent l’appétence locale pour de nouveaux types de production et de valorisation énergétique.
La plupart des EPCI du territoire dispose de stratégie ou d'actions relatives au développement des EnR&R, à travers leur Plan climat air énergie territorial, Schéma directeur des énergies, Contrat de relance pour la transition écologique ou d’autres démarches volontaires. Le territoire est également riche de nombreux acteurs sur la chaîne de valeur des différentes filières énergétiques, en particulier en aval (installation, maintenance). 149 acteurs ont été ainsi identifiés et classés selon la typologie suivante : acteur du cœur, acteur de l’amont, acteur de l’aval, autre acteur.
Des potentiels de développement ont été analysés sur l’ensemble des filières énergétiques : électricité (solaire, éolien, hydraulique), chaleur (géothermie profonde et de surface, bois-énergie, chaleur fatale, réseaux de chaleur), gaz (méthanisation, hydrogène, nouvelles filières). Le Val-d’Oise montre des potentiels de développement des énergies renouvelables variables sur les filières.
Des potentiels forts de développement sont à souligner :
• Un potentiel fort sur le solaire photovoltaïque, en particulier sur les toitures, les parkings, les friches ou des espaces dégradés à faible valorisation. Les enjeux de paysage, biodiversité et de patrimoine sont toutefois à prendre en compte pour favoriser une insertion paysagère et une acceptabilité des projets,
• Un potentiel fort sur la géothermie de surface sur la majorité du territoire, avec des projets sur des équipements publics, des petits réseaux de chaleur dans des petites et moyennes villes ou des bâtiments tertiaires en zone dense,
• Un potentiel fort de développement des réseaux de chaleur, en étendant des réseaux existants et des sites de production de chaleur, ou en créant des nouveaux dans le cadre de projets d’aménagement ou de nouvelles installations de production de chaleur renouvelable.
Des potentiels modérés à forts sont relevés, en fonction de l’avancement de ces filières (modèles technico-économiques, acceptabilité, etc.) :
• Un potentiel modéré à fort sur la géothermie profonde, en particulier sur l’Est du département avec des projets permettant d’améliorer la connaissance et les retours d’expérience,
• Un potentiel modéré à fort sur la méthanisation, en considérant l’agriculture fortement présente sur le territoire et les biodéchets territoriaux des zones urbaines denses,
• Un potentiel modéré à fort sur le bois-énergie, en considérant les nombreuses forêts et les déchets bois des zones urbaines et des activités économiques, dans une logique de hiérarchisation de la biomasse et de la prévention des déchets,
• Un potentiel modéré à fort sur l’hydrogène, si tant est que cette solution prenne sa place dans les mobilités terrestres lourdes et intensives, fluviales ou aériennes à terme,
• Un potentiel modéré sur la chaleur fatale, avec la présence de nombreuses industries disposant de gisements non valorisés proches des besoins d’autres acteurs et d’habitions.
Enfin, des potentiels faibles mais présents sont à noter :
• Des potentiels faibles sur l’éolien et le petit hydraulique, qui resteront des filières anecdotiques si tant qu’est qu’elles réussissent à s’implanter en considérant les enjeux patrimoniaux et de biodiversité.
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Énergies renouvelables et de récupération |
Solaire |
Bois énergie |
Méthanisation |
Hydrogène |
Réseaux de chaleur et froid |
Géothermie |
Éolien